La grande aventure, celle de la propriété.
Alors, oui elle est moins exotique qu’un voyage au Sri Lanka, elle nous procure moins d’adrénaline que du surf sur les côtes Espagnoles et elle est moins originale que de vivre dans un van. Pourtant, elle nous fait rêver car c’est aussi plus de projets, plus de possibilités, une vie plus en adéquation avec nos idéaux, plus de temps avec notre famille et nos amis. C’est finalement la concrétisation de ce voyage prospectif entre fermes écologiques, communautés indépendantes et éco-lieux. Mon dernier article parlait du paradis qui n’existait pas à moins de le créer. Et bien, c’est parti !
Mais pour bien commencer, comme dans mes habitudes, il faut peut-être mal commencer.
Juin 2018, au hasard d’une journée pluvieuse, Cyril et moi nous aventurions dans la Manche pour visiter quelques propriétés, contactées le matin même. Nous recherchions activement un lieu pour nos futures pérégrinations permaculturelles et yogiques depuis quelques mois. Nos critères étaient très spécifiques : un point d’eau naturel – si possible mare ou ruisseau, minimum 1 hectare, une maison déjà habitable, des possibilités d’annexes ou constructions atypiques, pas de monoculture aux alentours, à moins de 2h de Caen et moins de 30 min de la mer – option surf, petit budget.
Sans grand espoir, nous arrivons, sous le crachin normand, à Feugères, village de 400 âmes. Nous suivons la 500 chocolat de la propriétaire dans un petit chemin de traverse, bordé d’arbres en tout genre, plantés au gré du vent. Quand la vue se dégage, elle nous laisse apercevoir une grande maison recouverte de lierre faisant face à une jolie annexe en pierre. Intéressant.
La suite de la visite comprendra :
- Une maison à rénover, mais en bon état.
- Des annexes à n’en plus finir : cidrerie, hangar, atelier, grange, écuries, étable, etc.
- 1,5 hectare de prairie et arbres
- 3 étangs poissonneux
- 1 puit avec eau potable
Le tout au milieu de ce bocage normand fait de petites parcelles bordées de haie et de grands chênes où les vaches paissent tranquillement.
Un regard échangé avec Cyril. Nous savons.
Alors débutent nos quatre mois de chemin de croix vers la propriété.
D’après Stéphane Plaza et autres références immobilières, le pas est toujours difficile à franchir pour un premier achat. Alors, nous étions effectivement peut-être angoissés, mais tout de même… nous n’avons pas été aidés. Famille réticente, propriétaire au comble de l’émotion, géomètre surchargé, notaire aux pratiques inexistantes, le tout dans une ambiance d’absentéisme estivale, forment le roman burlesque de nos dernières semaines.
Entre détails croustillants, rebondissements mélodramatiques, pause angoissante, histoires vieilles de 300 ans, la tournure des évènements a dépassé notre imagination. Les surprises bonnes et mauvaises sont devenues notre lot quotidien. Mais le récit de cette étrange histoire restera une tradition orale à venir écouter au coin de notre majestueuse cheminée.
Car, ca y est, Octobre 2018, c’est fini… Oups, ou peut-être que ça ne fait que commencer ? Bref, on est propriétaire !!!